Les déportations en France
Contrairement à ce qui se passa dans d'autres territoires occupés les Allemands ne donnèrent jamais l'ordre de déporter les Tsiganes internés en France. Il n'y eut donc pas de déportations de masse, mais des Tsiganes ont bien été déportés individuellement pour d'autres motifs.
Parmi les Tsiganes recensés à Auschwitz, 145 français ont pu être identifiés, tous arrivés au camp par le convoi Z de janvier 1944. Des arrestations massives sur ordre d'Himmler ont eu lieu à partir d'octobre 1943 en Belgique et dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais (ces deux départements étant rattachés au commandement militaire de la Belgique).
Des familles entières furent raflées puis conduites à la caserne Dossin à Malines en Belgique d'où elles furent déportées vers Auschwitz.
"On avait des caravanes et des chevaux, ils sont venus nous ramasser avec des camions. Ils nous ont mis dedans et nous ont amenés dans un camp à Malines en Belgique. Il y avait plusieurs gitans ramassés, même ceux de la Belgique. On est restés longtemps là-bas, on était malheureux, malheureux. On mourait de faim, on mourait de soif. On ne savait pas quoi faire […]. Ils nous mettaient sur un bout de table et nous battaient avec des bouts de bois et avec des fouets." Témoignage de Paprika Galut (survivante du convoi Z) recueilli par Marie Christine Hubert. Paprika a été interpellée le 23 décembre 1943 à Hénin Liétard (Hénin- Beaumont) à l'âge de 18 ans.

Le 15 janvier 1944 le convoi Z quitte Malines avec 351 Tsiganes de diverses nationalités capturés en France en Belgique et en Hollande. " On était à peu près cinquante par wagon. Ca a duré plusieurs jours. Trois ou quatre ? il y avait de nombreux arrêts. Parfois on descendait. On était parqués dans des salles pour quelques heures, déshabillés. Peut-être pour qu'on ne puisse pas s'enfuir comme ça."
Témoignage d'Antoine Lagrene recueilli par Monique Hennebaut en 2005 (revue Tsafon, n° 4 octobre 2008)
Le destin d'un dénommé Toloche est emblématique des évènements dramatiques de cette époque. Son parcours reconstitué par Jacques Sigot a inspiré le scénario du film de Tony Gatlif "Liberté" (sortie nationale en novembre 2009). Toloche et les Tsiganes du convoi de Malines (Belgique)
De ce convoi Z seule une dizaine de rescapés rentrera à la fin de la guerre.
Une autre situation attestée par des témoignages de survivants concerne la déportation d'une centaine de Tsiganes du camp de Poitiers vers des camps de travail allemands d'où certains d'entre eux ne revinrent jamais, comme ce fut le cas d'Antoine Bauer et de membres de la famille de Jean Henrique dans les témoignages ci-joints, collectés par Jacques Sigot. Les déportés du camp de Poitiers

Puisse cette année mémorielle encourager les travaux de recherche et de mémoire pour combler les lacunes qui subsiste encore sur cette période de l'histoire.

 


Le projet est parrainé par le cinéaste Tony Gatlif
Il est encadré par un comité scientifique composé d’historiens : Henriette Asséo, Emmanuel Filhol, Marie Christine Hubert, Alain Reyniers, Jacques Sigot
Il est porté par un comité d’organisation composé des associations suivantes : ANGVC (Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques) / ASNIT (Association Sociale Nationale Internationale Tzigane) / FNASAT-Gens du voyage (Fédération Nationale des Associations Solidaires d'Action avec les Tsiganes et les Gens du voyage) / LDH (Ligue des Droits de l'Homme) / MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) / Romani Art / UFAT (Union Française des Associations Tsiganes)
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