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Une mémoire
française
Les Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale, 1939-1946
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Les déportations
en France
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Contrairement à ce qui
se passa dans d'autres territoires occupés les Allemands
ne donnèrent jamais l'ordre de déporter les Tsiganes
internés en France. Il n'y eut donc pas de déportations
de masse, mais des Tsiganes ont bien été déportés
individuellement pour d'autres motifs.
Parmi les Tsiganes recensés
à Auschwitz, 145 français ont pu être identifiés,
tous arrivés au camp par le convoi Z de janvier 1944. Des
arrestations massives sur ordre d'Himmler ont eu lieu à
partir d'octobre 1943 en Belgique et dans les départements
du Nord et du Pas-de-Calais (ces deux départements étant
rattachés au commandement militaire de la Belgique).
Des familles entières furent raflées puis conduites
à la caserne Dossin à Malines en Belgique d'où
elles furent déportées vers Auschwitz.
"On avait des caravanes
et des chevaux, ils sont venus nous ramasser avec des camions.
Ils nous ont mis dedans et nous ont amenés dans un camp
à Malines en Belgique. Il y avait plusieurs gitans ramassés,
même ceux de la Belgique. On est restés longtemps
là-bas, on était malheureux, malheureux. On mourait
de faim, on mourait de soif. On ne savait pas quoi faire [
].
Ils nous mettaient sur un bout de table et nous battaient avec
des bouts de bois et avec des fouets." Témoignage
de Paprika Galut (survivante du convoi Z) recueilli par Marie
Christine Hubert. Paprika a été interpellée
le 23 décembre 1943 à Hénin Liétard
(Hénin- Beaumont) à l'âge de 18 ans. |
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Le 15 janvier 1944 le convoi
Z quitte Malines avec 351 Tsiganes de diverses nationalités
capturés en France en Belgique et en Hollande. "
On était à peu près cinquante par wagon.
Ca a duré plusieurs jours. Trois ou quatre ? il y avait
de nombreux arrêts. Parfois on descendait. On était
parqués dans des salles pour quelques heures, déshabillés.
Peut-être pour qu'on ne puisse pas s'enfuir comme ça."
Témoignage d'Antoine Lagrene recueilli par Monique Hennebaut
en 2005 (revue Tsafon, n° 4 octobre 2008)
Le destin d'un dénommé
Toloche est emblématique des évènements
dramatiques de cette époque. Son parcours reconstitué
par Jacques Sigot a inspiré le scénario du film
de Tony Gatlif "Liberté" (sortie nationale
en novembre 2009). Toloche
et les Tsiganes du convoi de Malines (Belgique)
De ce convoi Z seule une dizaine de rescapés rentrera
à la fin de la guerre.
Une autre situation attestée
par des témoignages de survivants concerne la déportation
d'une centaine de Tsiganes du camp de Poitiers vers des camps
de travail allemands d'où certains d'entre eux ne revinrent
jamais, comme ce fut le cas d'Antoine Bauer et de membres de
la famille de Jean Henrique dans les témoignages ci-joints,
collectés par Jacques Sigot. Les
déportés du camp de Poitiers
Puisse cette année mémorielle
encourager les travaux de recherche et de mémoire pour
combler les lacunes qui subsiste encore sur cette période
de l'histoire.
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Le
projet est parrainé par le cinéaste Tony Gatlif
Il est encadré par un comité scientifique composé
dhistoriens : Henriette Asséo, Emmanuel Filhol, Marie
Christine Hubert, Alain Reyniers, Jacques Sigot
Il est porté par un comité dorganisation composé
des associations suivantes : ANGVC (Association Nationale des
Gens du Voyage Catholiques) / ASNIT (Association Sociale Nationale
Internationale Tzigane) / FNASAT-Gens du voyage (Fédération
Nationale des Associations Solidaires d'Action avec les Tsiganes
et les Gens du voyage) / LDH (Ligue des Droits de l'Homme) / MRAP
(Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les
Peuples) / Romani Art / UFAT (Union Française des Associations
Tsiganes) - Nous
contacter |
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