Le
génocide tsigane en Europe
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par Marie-Christine
HUBERT |
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Les Tsiganes ont de tout temps été
persécutés par les Etats et ce tant en Europe Orientale
qu'en Europe Occidentale. Ils ont été réduits
en esclavage en Roumanie, mis aux galères en France et déportés
dans les colonies en Angleterre. Ils étaient persécutés
parce qu'ils étaient différents, différents par
leur apparence, différents par leur mode de vie et différents
par leur culture. Ces persécutions atteignirent leur paroxysme
pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Nazis entreprirent de les
exterminer jugeant qu'ils étaient indignes de vivre dans la
nouvelle société qu'ils s'apprêtaient à
construire au motif qu'ils étaient des asociaux irréductibles
de par leur appartenance à une race "hybride" et
inférieure.
Ces persécutions ont pris des formes différentes selon
les pays : internement, stérilisation, massacres, déportation
et extermination dans les chambres à gaz. Le camp d'Auschwitz
est connu de tous pour symboliser le génocide des Juifs, ce
fut aussi le camp dans lequel furent exterminés la plupart
des Tsiganes.
Allemagne

Le camp de Marzhan - Landesarchiv
Berlin
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Depuis la fin du XIXème
siècle, les Tsiganes allemands, majoritairement sédentaires,
étaient devenus l'objet de toutes les attentions de ceux
qui dénonçaient le "fléau tsigane"
(anthropologues, linguistes, folkloristes) et notamment des
services de polices qui entreprirent de les recenser et de les
mettre sous étroite surveillance. Ces mesures n'avaient
qu'un seul objectif : marginaliser toujours plus les Tsiganes.
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L'arrivée des Nazis au pouvoir
ne marqua pas une rupture avec la politique précédemment
poursuivie. Ils achevèrent de fédérer les différentes
législations anti-tsiganes des Länder, assimilèrent
les Tsiganes aux asociaux, ce qui leur permit de toucher les sédentaires
et mirent au point une définition raciale des Tsiganes devant
permettre l'éradication définitive du "fléau
tsigane".
Depuis le XIXème siècle,
la "race tsigane" était présentée comme
une race étrangère et inférieure. Les Nazis définissant
la citoyenneté allemande d'après des critères
raciaux entreprirent de définir racialement les Juifs et les
Tsiganes afin de les exclure de cette citoyenneté. Le Centre
de recherches en hygiène raciale et biologie des populations
créé en 1936 au sein des Services de Santé du
Reich mais dépendant du ministère de l'Intérieur
et dirigé par le docteur Robert Ritter reçu la mission
de recenser tous les Tsiganes du Reich en utilisant l'anthropométrie
et la généalogie. En 1944, 30 000 expertises avaient
été établies ; la quasi-totalité des Tsiganes
du Reich avaient été recensés et fichés.
Les données accumulées lors de ces expertises permirent
au docteur Ritter d'établir une classification précise
des Tsiganes en août 1941. [Lire
la suite de l'article]

Le
projet est parrainé par le cinéaste Tony Gatlif
Il est encadré par un comité scientifique composé
dhistoriens : Henriette Asséo, Emmanuel Filhol, Marie
Christine Hubert, Alain Reyniers, Jacques Sigot
Il est porté par un comité dorganisation composé
des associations suivantes : ANGVC (Association Nationale des
Gens du Voyage Catholiques) /ASNIT (Association Sociale Nationale
Internationale Tzigane) / FNASAT-Gens du voyage (Fédération
Nationale des Associations Solidaires d'Action avec les Tsiganes
et les Gens du voyage) / LDH (Ligue des Droits de l'Homme) / MRAP
(Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les
Peuples) / Romani Art / UFAT (Union Française des Associations
Tsiganes) - Nous
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